En me basant sur des travaux de recherche récents, j’aborderai un aspect méconnu du rôle majeur joué par les kératinocytes de l’épiderme, cellules dont la production continue assure son intégrité.
Considérées jusqu’ici comme de simples constituants d’une barrière passive de protection contre la déshydratation, les rayons ultraviolets du soleil et les agents pathogènes, ces cellules se sont révélées capables de répondre à des stimulations sensorielles et de transmettre l’information au système nerveux périphérique.
Ce changement conceptuel renouvelle la compréhension des mécanismes qui conduisent à l’installation des douleurs chroniques périphériques et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques pour le traitement de pathologies cutanées telles que le prurit, la dermatite atopique, le psoriasis…
La peau est un tissu stratifié complexe formant une importante barrière physique protectrice entre l’organisme et l’environnement externe. C’est aussi le plus grand organe sensoriel du corps, capable de coder, grâce aux kératinocytes, les variations de facteurs environnementaux comme la température ou la pression, et de transmettre ces informations au système nerveux sous la forme d’une impulsion électrique.
La compréhension de la contribution respective des kératinocytes et des fibres nerveuses dans le déclenchement des réponses nociceptives n’est que très récente et constitue une avancée spectaculaire pour la prise en charge des douleurs chroniques périphériques. Le lien entre inflammation et douleur est étroit, et le rôle des kératinocytes dans cette situation pathologique est fondamental.
Ces découvertes récentes ne font que mettre l’accent sur l’importance de protéger l’épiderme pour maintenir intacte le film hydrolipidique qui le recouvre en utilisant des produits cosmétiques non agressifs et puissamment concentrés en actifs anti-oxydants et hydratants.
Médecin Gériatre
Spécialiste en Santé Publique